Ce terme renvoie aux premiers chapitres de la Bible, dans la Genèse, où Dieu bénit et sanctifie (c’est-à-dire rend noble, donne du poids) le septième jour de la création, car Dieu s’est reposé ce jour-là de toute l’œuvre qu’il a réalisée (Genèse 2, 2 à 3). Ainsi, étonnamment, le sabbat est associé à la création; mais à l’ensemble de la création, et à la reconnaissance de tout ce qui a été réalisé en six jours. Par la suite, ce temps est même inscrit dans les dix Commandements (Exode 20, 8 à 11 et Deutéronome 5, 12 à 15).
Ainsi, un temps sabbatique, contrairement à la définition qu’on en donne populairement aujourd’hui, n’est pas un temps de « vacances » après une maturité réussie ou un master, ou que sais-je encore, mais c’est un temps qui permet la distance par rapport à ce qui a été réalisé jusqu’à aujourd’hui.
Je prends un temps sabbatique pour me « reposer » de ce que j’ai réalisé, et ainsi en prendre distance, en prendre le recul nécessaire pour m’en détacher.
Ce temps sabbatique, c’est bien quelques mois où je me « détache » de mon poste, j’en prends distance. Aujourd’hui, nous pouvons considérer le sabbat dans notre propre vie occidentale comme (et je dois ces éléments au livre Le temps pour vivre, p. 93 à 100; voir Lire et écouter):
- Sainteté du temps (le temps qui s’écoule est un temps béni, car placé sous le regard de Dieu)
- Célébration de la création (dans la perspective biblique, le travail n’est pas une fin en soi, et il s’agit d’abandonner le monde de la création pour revenir à la création du monde; le sabbat est le jour de la vie; il est le jour qui marque le couronnement de la création)
- Réjouissance familiale (c’est le moment où nous prenons le temps de faire la fête ensemble, de nouer ou renouer les contacts, de regarder les autres, ceux qui nous entourent, autrement)
- Entrée dans le repos (il ne s’agit pas de se mettre la pression pour ne rien faire ce jour-là, mais il s’agit de se donner les moyens de vivre un instant de bonheur, où les soucis sont mis au repos)
- Libération de l’être humain (c’est le temps qui me permet de prendre distance par rapport à ce que je fais, et qui me permet d’affirmer que je n’en suis pas esclave; je suis libre par rapport à ce que je fais, et ce temps me permet de le vivre).
Ainsi, un temps sabbatique est un temps où nous pouvons pleinement nous plonger dans le monde spirituel, dégagé de ses obligations quotidiennes… Il s’agit de prendre soin de son âme, de donner la priorité à l’être par rapport au faire.
Pas de doute, une chance inestimable de pouvoir prendre un tel temps au cours de son ministère…
Etj/6mai2018